Nous entendons par développement durable de l’agriculture un développement économiquement équitable, socialement juste, respectueux de l’environnement, culturellement adapté ainsi que démocratiquement orienté et géré. Il offre de plus grandes chances d’égalité. Nous retrouvons dans cette définition tous les enjeux que doivent relever les organisations partenaires d’UPA DI et leurs membres pour assurer la défense de l’agriculture familiale.
Au Sénégal et au Burkina Faso, une volontaire d’UPA DI a réalisé des portraits de la santé des sols agricoles. Grâce à des rencontres avec des productrices et des producteurs, des techniciennes et techniciens, des agronomes, des géologues et d’autres expertes et experts, elle a pu cerner les principaux problèmes liés aux sols agricoles dans ces pays et suggérer quelques pistes de réflexion. Voici les constats faits au Sénégal.
Louis Ménard est conseiller en environnement à la Direction recherches et politiques agricoles de l’UPA depuis 1985. Il a participé à de nombreux projets en tant que coordonnateur de la stratégie agroenvironnementale de l’UPA. Il a entre autres géré la réalisation du portrait agroenvironnemental des fermes du Québec (entre 1998 et 2003 et en 2007). Il a assumé la coordination des agents et répondants en agroenvironnement dans les fédérations régionales et spécialisées de l’UPA.
Au Bénin, la santé des sols est un défi majeur pour le développement de l’agriculture. Les besoins en matière de services-conseils sont importants, voire criants. D’autant plus qu’au cours des vingt dernières années, la population du pays a plus que doublé et que les superficies en culture n’ont pas suivi. Il faut donc améliorer l’état des terres, accroître les rendements et revoir les bonnes pratiques agroenvironnementales ainsi que les règles entourant l’utilisation des engrais et des pesticides.
Comme au Bénin, les productrices et producteurs agricoles du Québec font face à des défis importants concernant les sols. Par exemple, si rien n’est fait, les terres noires du sud-ouest de la province – qui servent à cultiver la moitié de la production maraîchère de la province – auront complètement disparu d’ici 50 ans. Habituellement concurrents, 14 producteurs agricoles de la Montérégie se sont unis pour financer un grand projet de recherche mené par l’Université Laval dans l’espoir de freiner cette tendance alarmante qui compromet notre souveraineté alimentaire.
Les agricultrices et les agriculteurs de partout sur la planète subissent les effets des changements climatiques. Afin d’y faire face, ils et elles doivent mettre en œuvre une combinaison d’actions et continuellement adapter leurs pratiques. Afin d’accompagner les productrices et les producteurs agricoles, UPA DI offre à ses partenaires une formation en ligne portant sur ces aspects et permettant de développer un plan d’action.
Voir la formationUPA DI et ECOTIERRA partagent une même vision du développement durable des communautés agricoles d’Haïti s’appuyant sur des organisations collectives de producteurs agricoles et un usage durable du capital naturel.
En 2016, ECOTIERRA a réalisé en collaboration avec Café Noula une étude de faisabilité pour le développement d’un projet utilisant les outils de la finance carbone comme levier pour faciliter la valorisation du capital naturel en Haïti. Ce travail a démontré le potentiel positif d’un projet structurant la transition de l’usage de sols dégradés et déboisés vers des systèmes agroforestiers caféiers ou cacaoyers durables avec des pratiques modernes ou selon la coutume du « jardin créole ».
ECOTIERRA et UPA DI ont par la suite réfléchi à un partenariat visant à développer un projet inclusif axé sur la production de café et de cacao en Haïti. Les parties ont également convenu de l’importance de faire du projet un outil inclusif permettant l’ajout de parcelles forestières ou agroforestières centrées sur d’autres cultures que le café ou le cacao. Nous visons à créer un outil permettant aux organisations de petits producteurs d’obtenir des paiements pour services environnementaux.